FIFRACOL • Origami, photos, plaisirs de l’esprit

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi, 29 novembre 2019

Gloria Mundi, nouveau film de Robert Guédiguian

---

Film noir, illuminé de quelques éclairs de lumière décisifs ?

Sit transit gloria mundi", tel est le titre complet du film qui, pour l'affiche, n'a gardé lisiblement que "Gloria Mundi" ; soit : "Ainsi passe la gloire du monde", phrase appartenant à un rituel catholique pour évoquer la fugacité des choses (de la gloire notamment) sur cette Terre. De fait, "Gloria Mundi" est un film sombre, où le désenchantement de bien des personnages transpire au point de (peut-être) contaminer le spectateur.

Mais "Gloria" est aussi le nom de la nouveau-née du film : une petite fille née d'un jeune couple (Anaïs Demoustier et Robinson Stévenin) ; c'est elle qui va concentrer les rais de lumière qui viennent teinter en plus clair le nouveau film de Robert Guédiguian. Comme un espoir ?

Dans "la Villa", le cinéaste nous contait (entre autres) combien il était déroutant pour les "anciens" de voir la solidarité se déliter peu à peu, et déserter de plus en plus la vie de tous les jours. Dans "Gloria Mundi", il a choisi de s'intéresser à la relève de ces mêmes anciens, les jeunes d'aujourd'hui, et l'on voit des êtres soit presque noyés, soit à cran, soit individualistes au possible, en tout cas jamais vraiment "attachants", même si, fidèle à lui-même, il donne vie à des personnages qui ne sont jamais tout d'une pièce, et mettent des doses variées de cynisme et/ou d'amour dans leur manière d'être. — Du reste, l'ancienne du groupe, au nom de la sauvegarde de sa famille, ne renonce-t-elle pas à soutenir ses collègues lorsqu'ils tentent de protester contre leurs conditions de travail ?

La narration, toujours remarquablement maîtrisée par le cinéaste, est — comme à l'accoutumée —, constamment très proche des personnages, sous le regard (une trouvaille !) d'un repris de justice fraîchement libéré, qui épie ce monde tendu à bloc qu'il découvre après une longue période d'isolement carcéral. Ce personnage peu locace, qui se reconnaît dans l'écriture des haïkus (ceux cités dans le film sont tous très beaux !), qui tente de renouer avec ceux qu'il a aimés et côtoyés avant de "tomber", est d'une beauté remarquable ; joué par un Gérard Meylan marmoréen, il a emporté sans difficulté ma totale adhésion, lui qui cherche à s'impliquer dans cette vie "étrange" tout en s'en tenant comme à l'écart, par pudique prudence. On peut critiquer la fin du film, entièrement construite autour de ce personnage, mais elle rappelle, il me semble avec grande justesse, que le cinéma reste un art, et que, aussi proche soit-il du mime parfait de la vraie vie, il reste un "trucage" ; comme si Guédiguian, cherchait à montrer un peu ses "ficelles" et nous inviter à réfléchir non à son film mais à ce qu'il évoque Réellement de la vraie vie. Je n'en dirai pas plus de peur de trop dévoiler cette conclusion.

Pour la sensibilité du film, la légèreté de la mise en images, le refus du cinéaste de démontrer en se contentant de montrer, il faut aller voir "Gloria Mundi", sauf si l'on est soi-même par trop partisan d'une vie à cran (ou à 100 à l'heure), auquel cas tous ces "anciens" énerveront certainement.


► La fiche ALLOCINÉ sur le film :
      http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=269632.html

dimanche, 6 octobre 2019

Chaplin, j'en suis fan !

---

Comment résister à tant de...

Oui, comment résister à tant de grâce, toujours mâtinée de maladresse un peu grotesque ? Cette souplesse, cette utilisation de l'espace, ce plaisir visible à faire sourire ?

Je suis tombé sur cette petite image sur le Web, une séquence célèbre des "Temps Modernes" où Chaplin fait le spectacle dans le spectacle ; je n'ai pas résisté longtemps à la mettre en ligne sur mon blog :

mercredi, 25 septembre 2019

“Portrait de la jeune fille en feu” (Céline Sciamma)

---

Un film qui transporte...

Affiche du filmTrois personnages sur une île, au XVIII° siècle, c’est tout. C’est peu et c’est beaucoup, car c’est Céline Sciamma qui raconte. Et quand Céline Sciamma raconte, on est subjugué (en tout cas, je l’ai toujours été ; cf. "Tomboy", "Bande de filles" ! C. Sciamma est aussi la scénariste de "Ma vie de courgette") : le temps semble passer plutôt lentement, mais sans ennui ; la caméra s’attarde sur des attentes durant lesquelles, dans le secret de leur âme, se passent beaucoup de choses chez les personnages, qu’on ne peut que deviner.

C’est fort, très retenu (retenue qui peut passer pour un certain maniérisme, d’ailleurs, mais, selon moi, pas du tout !). L’amour lesbien qui naît dans ce monde insulaire dont les hommes sont absents, alors qu’ils imposent pourtant leur loi patriarcale, est décrit avec pudeur, délicatesse et finesse, à la manière du pinceau qui donne peu à peu forme au tableau en devenir. Mais contrairement au tableau, cet amour ne peut aboutir : les femmes n’ont aucune liberté.

Il est donc question de peinture aussi : une artiste-peintre, qui du reste est contrainte de travestir son nom quand elle traite des sujets réservés aux peintres masculins (!), vient faire le portrait commandé par une mère aristocrate de sa fille fraîchement sortie du couvent, sachant que ce portrait est destiné à servir de demande d’agrément à un futur mari milanais (une sorte de "flying" en somme), le tout sous le regard (distant) de la servante de la maisonnée. — Tableau qui "vendra" donc le modèle aimé de l’artiste à un homme qui n’est même pas connu !

Tout est magnifique : les images, les dialogues ciselés (certaines répliques sont assez "littéraires"), les costumes, les quelques rares minutes de musique, et, surtout, les actrices, au premier rang desquelles se trouve, à mes yeux, Noémie Merlant, dont le regard est décidément incroyable ! La servante jouée par Luana Bajrami, est formidable également, elle qui tout en délicatesse brise les barrières liées à sa condition pour finalement... jouer aux cartes avec les deux autres femmes. Adèle Haenel ne paraît pas toujours à l’aise dans son rôle, mais c’est un peu sa marque de fabrique, je crois, et cela crée une sorte d’étrange malaise tout à fait réjouissant ! Avec sa mère (quatrième femme, peu présente), elle forme une curieuse famille, où le modernisme semble comme perturbé par l’époque et inversement : le personnage d’Adèle Haenel est joué de manière éloignée de ce qu’on attend d’un personnage du XVIII° siècle (avec son regard inquiétant d’ambigüité, ses manières légèrement disgracieuses), tandis que celui de la mère porte les cheveux coupés plutôt courts et frisés selon des canons qui me semblent totalement impossibles à l’époque classique.

Ajoutez à cela le passage musical chanté par des villageoises (pas d’hommes non plus, je crois !), au style complètement anachronique, et vous comprendrez peut-être la fascination qu’a exercée sur moi ce film vraiment intéressant à force d'intriguer, très loin de tout naturalisme, invitant plutôt à une réflexion sur le regard de l’artiste, sa création, la condition des femmes dans une société corsetée où elles n’ont aucun droit (ou si peu), l'expression de l'amour...
  

Présentation par Allociné : http://www.allocine.fr/film/
fichefilm_gen_cfilm=265621.html

vendredi, 16 août 2019

Montbéliard, une cité riche de son histoire

---

Montbéliard : un petit film qui le/la raconte très joliment

Découvert grâce à mon ami Herr Pépé, ce  film présent sur YouTube relate en quelque 13mn l'histoire de la ville de Montbéliard, cité où j'ai eu le plaisir d'habiter un temps...

C'est très bien fait et en plus, les images sont remarquables !

Mais regardez plutôt.

Sympathique, non ? (merci à Herr Pépé) 🙂

vendredi, 14 décembre 2018

Kore-eda : un cinéaste japonais qui ne cesse de me séduire

---

« Une affaire de famille » : un film qui m'a enthousiasmé

“Une affaire de famille” pourrait être le titre de plus d'un film d'Hirokazu Kore-eda (voir sa filmographie). Comme toujours, beaucoup de douceur dans le regard, une attention infinie portée aux personnages, aux acteurs qui les incarnent, aux relations qui se tissent constamment entre les personnages, toujours mouvantes, vivantes.

Ce film à six personnages (deux enfants, un couple, une jeune femme, une grand-mère) qui vivent dans une sorte de cocon-capharnaüm fait vraiment plaisir : on y aborde un Japon marginal (on raconte que les autorités japonaises ne sont pas contentes de la représentation donnée de leur pays !), ni de truande ni de crasse cependant ; indirectement, on y critique à traits subtils la Société, japonaise en l'occurrence. Mais le film touche parce qu'il dépasse la seule société japonaise, comporte quelque chose d'organique qui est universel : l'affection que se portent les gens qui se sont choisis. Rien n'est pourtant rose : la vie quotidienne est difficile, une nouvelle arrivante dans le cocon des cinq personnes du début ne va pas de soi. Mais la parole compte beaucoup, riche de peu de mots (à la japonaise ?) : elle permet les mises au point, rassure, rejette le mensonge (dans le cadre du cocon), se pare juste de quelques cachotteries qui, aux yeux des personnages, n'ont rien d'essentiel.

► Vraiment un grand cinéaste, ce Kore-eda, dont le présent film a été primé à Cannes (Palme d'Or 2018). À juste titre !

mardi, 6 novembre 2018

Broderie autour de la 5e symphonie de Beethoven

---

Une vidéo d'animation tout à fait agréable à regarder

Voici une variation graphique toute “simple” ;-) , probablement inspirée des jeux vidéos de plateforme, sur le célèbre mouvement de la 5e symphonie de Beethoven (vous savez : tatata taaaaaaaaaaaaaaaa, tatata taaaaaaaaaaaaaaaaaa...)

Sympa, non ? :-)

...Et merci au marinier LinkMicmoun de m'avoir fait connaître LinkDoodleChaos, le créateur de cette vidéo...

jeudi, 29 mars 2018

Un film "nature" passionnant...

---

Un joli conte dans l’ambiance enchanteresse des Ardennes…

Un film de court-métrage qui fait du bien à regarder. Le texte extrait du Petit Prince (Antoine de Saint-Exupéry), joliment lu, n'y est pas pour rien.

Mais les images sont, disons-le, proprement sublimes.

Un aperçu (capture d'écran) :)

©Walter Barthelemi
Image cliquable

Distinctions :

  • Grand prix du meilleur film catégorie amateur du Festival Nature Namur 2011 (Belgique),
  • Nominé (2eme catégorie amateur) au festival international du film animalier d'Albert (France) en 2012,
  • Sélectionné au festival international du film nature et environnement de la FRAPNA (France) en 2012,
  • Sélectionné au festival de l'oiseau et de la nature d'Abbeville (France) en 2013,
  • Sélectionné au festival images et faune sauvage (France) en 2016.

À voir vraiment !


>> Pour aller plus loin :

• Site de Walter Barthélemi : https://www.walterbarthelemi.be/

dimanche, 18 mars 2018

Deux films à voir (peut-être) !

---

J'ai bien aimé deux films, récemment.

La forme de l'eau (Guillermo del Toro)

Voilà une nouvelle visite du mythe de “la Belle et la Bête”. Sur fond de guerre froide. Avec la fin très romantique propre à beaucoup de contes se terminant bien. Un film simple par l'histoire (le pitch), mais joliment narré : les genres y sont joyeusement mélangés (conte, histoire d'amour insolite, fantastique, guerre froide, ...), le rythme est enlevé, les personnages — certes pas très “profonds” — sont attachants et surtout magnifiquement incarnés. Incarnés : c'est le mot, car les sensations, le plaisir des corps, sans aucun voyeuriste toutefois, sont au cœur du film ; certains personnages aiment manger, d'autres se découvrent par le toucher, l'eau glisse souvent sur les corps (piscine, pluie), d'autres puent tandis que se putréfie une partie d'eux-mêmes...

J'ai beaucoup aimé le visuel du film (comme toujours chez Guillermo Del Toro) : les décors, les lumières, le jeu des acteurs (en particulier celui de l'actrice incarnant l'héroïne, Sally Hawkins). Sans oublier les clins d'œil pour cinéphile : le pastiche du film d'espionnage, celui des adaptations anciennes de "Jules Verne", celui du conte... Beaucoup aimé enfin les personnages attachants du film, tous plus ou moins en marge : une muette dégourdie sans en avoir l'air, un peintre peu chanceux mais très fidèle en amitié (et homo), une amie noire à grande gueule mais tellement protectrice, un espion russe pas si "dur" que ça. Et un méchant qui pourrit des doigts (!) et dont on se délecte (!!)...

Un film de cinéaste inspiré, vraiment, pour amateurs de genres mélangés, de décalages surprenants, et donc, d'imaginaire insolite...
  

Tout le monde debout (Franck Dubosc)

Les comédies avec Franck Dubosc, je l'avoue, m'ennuient passablement, d'habitude. Mais cette fournée-là, titrée "Tout le monde debout", m'a convaincu que le gaillard avait de vraies qualités de cinéaste. Sa manière habile de s'entourer de femmes vraiment épatantes, à commencer bien entendu par la lumineuse Alexandra Lamy (mais encore Elsa Zylberstein, Caroline Anglade), plaide en sa faveur. Mais aussi l'abandon (partielle) de l'image agaçante du crâneur très fat qui colle comme un chewing-gum un peu dégueu aux personnages qu'il a trop souvent incarnés. Le regard empathique porté sur le handicap physique est également intéressant. De même que, dans une veine plus acide, sur le business des miracles (Lourdes)...

Enfin, les petits rôles sont délicieux, et les acteurs qui les incarnent font très plaisir à regarder : Gérard Darmon en médecin bien terre à terre, François-Xavier Demaison en prêtre pas dupe, et surtout Claude Brasseur en petit vieux rigolo qui perd progressivement la tête, mais pas sa gouaille !

Bref, je ne me suis pas du tout ennuyé, et l'envie m'a pris au sortir du film de dire combien j'ai apprécié d'être heureusement surpris par un histrion faisant montre de sa finesse d'esprit.
  

mercredi, 14 février 2018

Formidable morceau de vie

---

... “Morceau de vie”, comme on dirait «morceau de viande»

La juge

“Ni juge, ni soumise” : nul n'ignore le clin d’œil à un slogan célèbre, mais c'est un drôle de titre quand même ! Car ce film documentaire de Jean Libon et Yves Hinan suit bien une juge d'instruction belge d'expression française durant plusieurs années. Elle n'est certes guère soumise, mais elle est bien juge ! Ce titre aurait-il été choisi pour plonger plus sûrement le spectateur dans la rapide amnésie grâce à laquelle il oublie qu'il est bien en face d'une vraie juge ?

L'intérêt du film, outre de nous montrer la justice belge via un pan de ses coulisses (l'instruction a lieu AVANT tout procès), réside tout entier dans le personnage de cette juge : truculente, jamais avare de bons mots, même dans les situations sordides qui sont évoquées, cette femme respire un certain bonheur de vivre ; sa gouaille en fait un vrai personnage, par-delà la personne sur laquelle le film se montre totalement discret. A l'image de sa 2CV, la femme paraît toute simple, mais totalement consciente de son importance dans les rouages de la société. Située au carrefour des enquêtes policières et des entretiens avec les prévenus, elle permet d'entrer sans se pincer le nez dans ces mondes parallèles faits de violence (familiale), de sexe à la petite semaine, d'horreur ordinaire : sa jovialité fait tout passer — à condition d'accepter un vocabulaire et des récits "pas piqués des vers", toutefois —, et les dialogues semblent parfois comme sortis d'une pièce de théâtre burlesque.

C'est acide, mais jamais au vitriol ; plutôt comme un bonbon fort en goût ! Et c'est, surtout, l'occasion de passer un excellent moment de cinéma, avec peut-être l'opportunité de réfléchir à ce monde qu'on connaît souvent peu : médiocre, vilain, et pourtant d'une forte humanité (de celle qui sent fort ?)...

/!\ Attention, quand même : le propos n'est pas politiquement très correct ! ♠♠♠ (j'ai lu ici et là nombre de commentaires accusant le film qui de ne pas respecter la dignité des prévenus, qui de stimuler le racisme, qui d'oblitérer la gravité des faits mis sous les feux des projecteurs...)

mardi, 6 février 2018

Un film vraiment recommandable : “3 billboards”

---

Un peu déroutant, très attachant...

Le film "3 billboards, les panneaux de la vengeance" m'a vraiment ravi : plusieurs jours après l'avoir vu, il me tourne encore dans la tête comme une petite chanson familière, un peu aigrelette et pourtant si émouvante.

Les critiques (positives) ont tant plu sur ce long métrage de l'Irlando-Britannique Martin McDonagh que je ne vais pas en rajouter des tonnes ! :-)

C'est ce qu'on appelle communément une «comédie dramatique», c'est à dire un film racontant une histoire ayant un fond assez sombre, mais dont la légèreté et la fantaisie ne sont pas exclues ; or, “3 billboards” réussit merveilleusement à maintenir le fragile équilibre entre humour et drame. Les dialogues y sont pour beaucoup ; la référence assumée à Shakespeare n'y est pas galvaudée.

Le drame quant à lui est sordide : une mère dont la fille a été violée et tuée n'en peut plus de ne pas voir la police s'activer à retrouver le ou les coupables ! Ce n'est pas rien... C'est là que le côté buté des personnages (ils le sont tous plus ou moins) joue un rôle formidable pour garantir une certaine drôlerie dans l'affrontement des caractères, et l'excès ou l'inattendu souvent cocasses de leurs rencontres. Ne pas omettre de mentionner le cinéaste, qui joue constamment par sa mise en scène avec la distance à laquelle est maintenu le spectateur de l'émotion ; émotion qui surgit par moments toute crue : on mesure sans mal combien l'auteur regarde ses personnages avec amitié, malgré leur balourdise qui s'exprime parfois au travers de la fureur la plus crétine ! L'art consommé avec lequel est conduite l'évolution des relations entre les personnages est admirable, lui aussi, combinant sans doute celui du scénariste, du dialoguiste et du réalisateur (c'est à dire ceux d'un certain Martin McDonagh, auteur complet !) : des personnages qui se détestent initialement finissent par se rapprocher le plus naturellement du monde.

Ah! et puis un petit délice que j'ai adoré : la fin de l'histoire est totalement ouverte... C'est suffisamment rare aujourd'hui pour qu'on s'en réjouisse ! ♥

Un film à déguster, en somme...


>> Pour aller plus loin :

- page 1 de 2