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L’emprunte-carbone laissée par les usages du numérique

(au premier rang desquels il y a les nombreux et divers emplois d’Internet, dont le streaming et les messageries, instantanées ou non).

Ogre


VUE GÉNÉRALE (chiffres généralement rapportés à 2016) :

  • part du numérique dans la consommation électrique mondiale : 10 %
  • part du numérique dans des émissions mondiales de gaz à effet de serre : 3,7 %
          soit l’équivalent de la part générée par l’aviation
                                                                       la Russie
  • France : le numérique représente 10 % de la consommation énergétique nationale. Les 7/10e de cette consommation sont dévolus au fonctionnement des réseaux et des data-centers ; ces chiffres équivalent aux 2/3 environ de la consommation des Français pour leur chauffage électrique.


PRODUCTION / USAGES NUMÉRIQUES

  • entendre : production de l’infrastructure (matériels) + fonctionnement du réseau (fonctionnement des datas-centers, câbles sous tension électrique permanente, fonctionnement des antennes, modems, terminaux, etc.)
  • parts de la production des équipements numériques et des usages dans le bilan énergétique :
        - production : 45 %
        - usages : 55 %


ÉVOLUTIONS

  • progression de + 8 % / an pour la production et les usages numériques
  • ce qui conduit à la projection suivante pour 2025 en part des émissions mondiales de gaz à effet de serre : 8 % !
  • habitants de la planète qui sont utilisateurs d’Internet
         - 2010 : 28 %
         - 2016 : 49 %
                             => énorme réserve d’utilisateurs potentiels !
  • objets connectés par personne en Europe de l’Ouest :
         - 2016 : 5 en moyenne
         - 2025 : 9 à 13
  • 10 milliards de smartphones mis en circulation depuis leurs apparitions (il y a une 10aine d’années)


DANGERS

  • Les performances énergétiques de plus en plus grandes des équipements s’accompagnent de “l’effet rebond” : au fur et à mesure que ces performances augmentent, les usages augmentent, absorbant aussitôt les gains de performances, voire les dépassant. (cf. par ex., les promesses faites autour de la très prochaine 5G). L'accélération des usages du réseau pour transférer des vidéos (téléchargement ou streaming) est une aberration ; dans une bien moindre mesure, l'usage du streaming audio aussi.
  • L’usage toujours plus massif du smartphone connecté au réseau par antenne est 10 x plus énergivore (au niveau du réseau) que l’usage d’un terminal relié au réseau par la fibre, pour une même quantité de données transmises.
  • Les terminaux sont victimes de leur obsolescence accélérée : ils doivent en effet devenir constamment plus puissants (ex : comparativement, l’iPhone X laisse une emprunte-carbone de 75 % supérieure à celle de l’iPhone 4)
  • Seuls 20 % des déchets numériques mondiaux sont effectivement collectés en vue d’un recyclage. En France : moins de la moitié des smartphones mis au rebut sont recyclés, contre 95 % des ordinateurs !


ET DONC...

  • Nécessité, dans ce domaine aussi, de prendre des mesures d'économie énergétique drastique 🙂
  • ... en commençant d'abord par réduire l'usage des transferts massifs de données lorsqu'on emploie Internet (vidéo, musique en streaming ; transferts de grosses pièces attachées ; surf par pur vagabondage ; etc.)
  • [ liste non exhaustive, loin s'en faut ! ]



••• Chiffres pour l'essentiel tirés du n° de janvier 2020 de "Alternatives Economiques" ; sauf indication contraire, ce sont des chiffres valant pour le monde entier.

► Hasard ? Article allant dans le même sens dans le n°112 (déc 19-janv 20) de Planète LINUX, rubrique "Environnement"...

⚪⚪⚪ Voir : 1ère de couverture de Planète Linux 112