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« Une affaire de famille » : un film qui m'a enthousiasmé

“Une affaire de famille” pourrait être le titre de plus d'un film d'Hirokazu Kore-eda (voir sa filmographie). Comme toujours, beaucoup de douceur dans le regard, une attention infinie portée aux personnages, aux acteurs qui les incarnent, aux relations qui se tissent constamment entre les personnages, toujours mouvantes, vivantes.

Ce film à six personnages (deux enfants, un couple, une jeune femme, une grand-mère) qui vivent dans une sorte de cocon-capharnaüm fait vraiment plaisir : on y aborde un Japon marginal (on raconte que les autorités japonaises ne sont pas contentes de la représentation donnée de leur pays !), ni de truande ni de crasse cependant ; indirectement, on y critique à traits subtils la Société, japonaise en l'occurrence. Mais le film touche parce qu'il dépasse la seule société japonaise, comporte quelque chose d'organique qui est universel : l'affection que se portent les gens qui se sont choisis. Rien n'est pourtant rose : la vie quotidienne est difficile, une nouvelle arrivante dans le cocon des cinq personnes du début ne va pas de soi. Mais la parole compte beaucoup, riche de peu de mots (à la japonaise ?) : elle permet les mises au point, rassure, rejette le mensonge (dans le cadre du cocon), se pare juste de quelques cachotteries qui, aux yeux des personnages, n'ont rien d'essentiel.

► Vraiment un grand cinéaste, ce Kore-eda, dont le présent film a été primé à Cannes (Palme d'Or 2018). À juste titre !