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mardi, 23 janvier 2018

Incroyable, mais (pas) vrai !

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Le monde du trucage cinématographique devient hallucinant !

Regardez plutôt :

De quoi s'interroger sur ce qu'on voit sur les écrans quand cela nous est présenté comme un témoignage appuyant des propos...

Non ? :-\

Si vous n'avez pas accès au bouton "Plein Écran" pour voir en grand le film, essayer, après avoir arrêté la lecture dans la fenêtre ci-dessus, de cliquer sur l'adresse suivante :
https://vimeo.com/34678075

jeudi, 11 janvier 2018

Un monde cruel

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« L'échange des princesses », film de Marc Dugain.

Affiche du filmLe film est remarquable par la beauté des images (Gilles Porte), par le soin apporté aux magnifiques costumes (Fabio Perrone) et aux remarquables décors (Patrick Dechesne & Alain-Pascal Housiaux) et éclairages, par les détails un peu crasseux aussi (la boue, les chevelures telles qu'elles apparaissent lorsque les perruques ne sont pas mises, la vulgarité de certains personnages gravitant autour du roi) ; car c'est certes un monde de cours (celle de France, celle d'Espagne) qui nous est montré, mais aussi un monde guindé, frelaté, pourri par les intrigues politiques, dans lequel semblent survivre des enfants princiers en passe de devoir perdre leur pureté : une toute jeune infante de 4 ans, une jeune princesse à peine adolescente, un jeune prince héritier qui peine à faire face à son destin de futur roi d'Espagne, et un jeune roi de France (Louis XV), grave, presque triste, au milieu de courtisans anonymes et vains.

Les acteurs sont TOUS remarquables de justesse :

  • Lambert Wilson en roi d'Espagne sanguinaire mais soudain hystériquement repentant,
  • Olivier Gourmet en régent de France soucieux des affaires du royaume avant tout,
  • Juliane Lepoureau en toute jeune princesse espagnole (à la maturité tellement précoce qu'elle en ferait presque peur par moments),
  • la jeune Anamaria Vartolomei en princesse française rebelle (Marc Dugain semble s'être joliment amusé à donner au personnage des allures piquantes d'ado moderne !),
  • Andréa Ferréol en vieille princesse palatine revenue de toutes les avanies de la vie de princesse à la cour (très humaine, aux éclats de joie éblouissants dans ce film sombre),
  • et surtout (surtout !), Catherine Mouchet en gouvernante distante mais aimante d'abord du jeune héritier du trône de France, puis de la petite princesse espagnole débarquée à la cour de Versailles.
  • Les deux jeunes hommes qui incarnent Louis XV (Igor van Dessel) et l'héritier du trône d'Espagne (Kacey Mottet Klein) sont épatants eux aussi !

Le film est sans doute exigeant : c'est un film de personnages, d'ambiance (hypocrite), sans action d'éclat, où la mort omniprésente est celle de tous les jours. Mais il vaut le coup d’œil, assurément !


>> Pour aller plus loin :

dimanche, 7 janvier 2018

Oiseaux, frères de paradis !

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Un court film YouTube pour s'approcher du paradis

Les oiseaux filmés et/ou photographiés en Nouvelle-Guinée pour faire le film proposé ici sont incroyablement surprenants et beaux.

Merci aux chercheurs/cinéastes/photographes de partager ces merveilles sur le Net.

•• Et merci à Herr Pépé de m'avoir donné à connaître le lien vers ce bijou !

mercredi, 6 décembre 2017

Cinéma : « La villa » (Robert Guédiguian)

Un film à savourer

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Affiche

Une troupe d’acteurs qui change peu d’un film à l’autre — comme une famille qu’on connaît bien (Ascaride, Darroussin, Demoustier...) —, le paysage des Calanques provençales, l’accent du sud mais pas trop. Résumé comme ça, le film n’est peut-être pas bien engageant.

Et pourtant, quel beau film, tellement revigorant : un bain d’humanisme ; une cure de générosité ; pas de ceux nés (peut-être) de la gentillesse, pas de ceux qui dégoulinent ou qui s’arborent ; non ! De cet humanisme qu’on choisit pour bien vivre... Je ne le cacherai pas : je vais AUSSI voir les films de Guédiguian pour "me rincer la cervelle". Et puis, ici, s’ajoute une grosse pincée de nostalgie ("c’était mieux avant", parfaitement assumé), de regards embués quand on évoque ce qu’on a fait, nostalgie qui peut aller jusqu’à préférer quitter la scène parce qu’il y a quelque chose qu’on ne peut plus assumer dans les options actuelles... Guédiguian aurait-il les yeux mouillés ? C’est nouveau !

Nous voilà donc, en cet hiver provençal, chez un vieux qui a été frappé par, semble-t-il, un grave accident cérébro-vasculaire : c’est (presque) une plante verte désormais, et ses enfants surtout (deux frères et une sœur qui ont déjà pas mal vécu), mais quelques vieux voisins aussi, se retrouvent à "la villa" autour de lui. Les retrouvailles ne vont pas de soi, parfois après de longues années sans s’être vus. Des histoires se dévoilent, des blessures jamais cicatrisées passent les barrières des lèvres, des choix de vie sont réaffirmés.

L’on n’est pas seulement entre vieux, pourtant : l’un des frères a une bonne amie dont il pourrait presque être le père, un jeune pêcheur est fou-amoureux depuis sa tendre enfance de la sœur de la fratrie réunie autour du vieux père à la tête "partie", les vieux voisins ont un fils médecin et chef d’entreprise dont ils sont fiers mais dont ils refusent que dépendent leurs vieux jours... Les heurts de générations s’expriment, avec intelligence, sans esprit de démonstration : c’est enthousiasmant à regarder, à écouter ; jusque dans les silences...

Ce petit monde ne vit pas en vase clos : les soldats du plan Vigipirate sont dans les parages, l’arrivée de migrants est évoquée en arrière-plan (on est au bord de la Méditerranée)... Et les idéaux vont se confronter, une fois encore (il y a de vieux militants de gauche dans la bande !), à la réalité quotidienne rude de "gens perdus"...

Ce n’est pas du Pagnol, non : c’est du Guédiguian, mais un peu sombre, un peu ensoleillé, comme la Provence en hiver. Et c’est prenant !

lundi, 13 novembre 2017

Amour de cinéma

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De l'émotion à tous les étages

Affiche

Vu un film comme j'aime en voir : de ceux qui surprennent, qui savent mêler vitriole et tendresse, qui combine adroitement l'hésitation des personnages à leur volonté inextinguible de "faire fort", dans lequel l'horreur côtoie sans heurt la beauté, où l'antipathie qu'inspire tel ou tel personnage se trouve contrariée par des comportements plus inattendus, où le burlesque et la théâtralité n'enlèvent rien à la profondeur, où l'esthétisme, notamment des images, ne gomme en rien la puissance du propos.

Le film dont je parle aujourd'hui, c'est "Au revoir là-haut", de et par ce cinéaste/comédien que j'adore : Albert Dupontel.

Adapter le roman éponyme foisonnant de Pierre Lemaître n'a certes pas dû être tâche facile, d'autant qu'on n'imaginait pas bien Dupontel se glissant dans un univers autre le sien (ô combien original). Mais la réussite est totale, et confirme, selon moi, un très, vraiment très grand cinéaste.

Je n'en dirai pas plus. Les critiques positives du film sont très nombreuses sur le Web. Tapez dans votre moteur de recherche favori les mots-clés « au revoir là-haut dupontel film critiques » et vous le constaterez... (Exemple)

Mais allez plutôt voir ce film : si le style américain n'est pas votre seule tasse de thé en matière de cinéma, vous ne devriez pas détester ! :-)

>> Et pour partir dans des chemins de traverse :

mardi, 26 septembre 2017

Cinéma : trois films qui m'ont vraiment plu !

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La cuvée de septembre est formidable !

Voici trois films qui m'ont récemment enthousiasmé (ce qui ne suggère surtout pas que les autres que je ne cite pas soient moins beaux : je ne vais pas si souvent au cinéma).

Petit paysan (Hubert Charuel)
Le monde rural (petit élevage laitier) filmé au plus près : l'exploitation d'un jeune paysan est menacée par une épizootie obligeant, en vertu du principe de précaution, à abattre son troupeau dès les premiers soupçons affectant ses bêtes. Sa sœur est vétérinaire agricole et joue "l'interface" entre lui et les autorités. L'enjeu est de repousser toujours et encore l'échéance de l'abattage, synonyme de perte totale de travail, d'occupation, de revenus.
La vie quotidienne est magnifiquement mise en scène : chaque comédien joue parfaitement son rôle, les rapports entre les personnages sont toujours justes, la narration est impeccablement menée. Franchement, un film "qui fiche le bourdon", mais très très beau !
  

Ôtez-moi d'un doute (Carine Tardieu)
Les rapports filiaux sont au coeur du film : un père démineur de son métier découvre fortuitement que son propre père n'est pas son géniteur ; sa fille est enceinte d'un inconnu. Le père va tenter de reconstituer avec une délicatesse incroyable (mais burinée) sa propre filiation et pousse sa fille à rechercher le géniteur de son enfant. Comédie oblige, celui qui semble être son père a une fille médecin très séduisante malgré son comportement parfois un peu... brutal (elle a un problème avec les hommes, suggère son père) ; mais bien entendu, une idylle (chaotique) se noue entre le démineur et la jeune femme médecin AVANT que tout soit éclairci sur les relations entre les personnages. C'est drôle, sensible, jamais idiot... Sans prétention, et pourtant cela sonne juste. Le rythme de la narration, le jeu des acteurs, tout concourt à un film très réussi.
  

Faute d'amour (Andrey Zvyagintsev)
Film très dur, féroce même : il cingle le spectateur par les scènes d'affrontement entre les personnages, qui se jettent à la figure des horreurs avec un aplomb cruel, déroutant. Au milieu de cela, un enfant, à peine évoqué puisqu'il disparaît très rapidement, dépourvu de parents aimants, conscient qu'il les encombre alors qu'ils sont en plein divorce. Seuls paraissent doués de sensibilité ceux qui constituent une association de recherche des enfants disparus. L'allusion à la Russie, où se déroule l'histoire, ne me semble pas essentielle : on voit surtout une société sans amour, où les personnages sont désabusés, lancés à la recherche de satisfactions immédiates (le couple en instance de divorce), ou simplement défaitistes (le policier).
Aucun apaisement n'est vraiment esquissé et on sort lessivé de la salle de cinéma ! Avec des souvenirs d'images pourtant magnifiques, car le cinéaste, comme à son habitude, soigne toujours le visuel avec grâce...
  

mercredi, 24 mai 2017

« Une famille heureuse », film géorgien qui m'a “emballé”...

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Un film enthousiasmant, d'origine géorgienne : Une famille heureuse

Ce film, récemment sorti en salles, et malicieusement titré "Une famille heureuse", m'a vraiment beaucoup plu.

On y suit une famille géorgienne vivant "en smala" dans un appartement ; trois générations cohabitent ainsi : deux vieux parents, leur fille enseignante d'environ 50 ans, son mari et la majorité de leurs enfants pourtant en âge d'être indépendants.

Une famille heureuse

Car c'est justement l'indépendance qui est au cœur du film : l'indépendance par rapport aux préconçus sociaux, l'indépendance par rapport aux jeux de pouvoir au sein d'une même famille, l'indépendance pour se sentir libre. Mais c'est la mère de 50 ans qui s'empare de ce combat : elle décide de ne plus vivre au milieu du maelström permanent de sa famille.

Contre toute attente, le combat est livré sans brutalité, avec douceur même, de sorte que la rupture ne signifie jamais divorce, et moins encore divorce conflictuel. Le film évite l'écueil de l'explication : cette femme à la conquête de sa liberté (telle qu'elle la conçoit intimement) garde un mystère qui n'est jamais vraiment révélé ; elle cherche un bonheur personnel qui soit sans concessions, mais aussi sans violence à l'égard des autres, notamment de ceux auxquels elle reste profondément attachée.

C'est du reste assez piquant de voir les propres enfants de la cinquantenaire, pourtant englués dans de grandes difficultés à s'envoler hors du cocon familial, prendre la défense de leur mère lorsque la plupart des plus âgés (vieille mère, frère) se montre terriblement réactionnaire face à cette situation inédite à ses yeux.

La mise en images et la direction d'acteurs, sans esbroufe ni recherche formelle ostensible, sont mises au service de l'histoire et des personnages de manière extrêmement réussie : il n'y a pas un comédien qui ne parvienne à faire croire à son personnage. La bande-son est émaillée des chants ici ou là entonnés par de viriles voix au cours de fêtes où les hommes ont ce rôle traditionnel d'assurer avec leur organe l'ambiance musicale.

Allez voir ce film si vous aimez les histoires familiales à la Sautet où, au milieu de personnages assez nombreux, certains cherchent à tisser une autre toile que celle à laquelle la plupart est comme enchaînée.

Pour aller plus loin, suivez les liens suivants :

Le film est signé : Nana Ekvtimishvili et Simon Groß. La langue géorgienne étant belle à écouter, n'hésitez pas à choisir une séance en Version Originale (les sous-titres sont très bien faits) !

mardi, 25 avril 2017

"A voix haute" - Un documentaire épatant !

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« À voix haute : la force de la parole  », magnifique film documentaire !

Enfin un film documentaire qui jette un regard positif, enthousiasmant, généreux, sur la jeunesse des "quartiers" ! Voilà un groupe de jeunes étudiants qui cherchent à prendre leur part dans l'emploi de la parole en public. Ils ont envie, ils y mettent toute leur énergie, et ils travaillent avec des professionnels qui tricotent incroyablement les fils de l'exigence, de la bienveillance et du développement des compétences.

C'est transporté que je suis sorti du visionnement de ce film ;-) ! Allez le voir, il vaut vraiment la peine !

Ce documentaire (remarquablement construit) a été réalisé par Stéphane De Freitas et Ladj Ly (sortie : avril 2017).

Pour aller plus loin, suivez les liens suivants :

Affiche Image extraite du film

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